Selon le ministre, « l’engagement de campagne » de François Hollande n’implique pas des techniques qui ne seraient pas « opérationnelles ».
Article publié le 25 août 2012 dans Le Point.fr, source AFP
Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a affirmé, samedi à La Rochelle, que, sur la réforme du contrôle d’identité, il n’imposerait pas aux policiers « des techniques qu’ils n’accepteraient pas ou qui ne seraient pas opérationnelles ». « Je n’imposerai pas aux policiers et aux gendarmes des techniques qu’ils n’accepteraient pas ou qui ne seraient pas opérationnelles ou qui seraient contraires au dispositif sur les fichiers », a-t-il dit à la presse en arrivant à l’université d’été du PS.
« L’engagement de campagne, pour moi, c’est la lutte contre le délit de faciès, c’est rétablir des relations de confiance, et pas mettre en oeuvre des dispositifs qui ne seraient pas opérationnels », a-t-il encore souligné. « La défiance vis-à-vis des forces de l’ordre serait une mauvaise chose », selon lui.
Alors qu’une militante du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) lui remettait un tract pédagogique plaidant pour la mise en place d’une attestation de contrôle d’identité, M. Valls a répondu: il faut être « mature et responsable ».
Aubry veut une expérimentation dans sa ville
Début juin, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé une prochaine mesure gouvernementale contre les contrôles au faciès, s’attirant une vive réaction des syndicats de police. Le ministre de l’Intérieur a ensuite à plusieurs reprises exprimé son scepticisme quant à l’idée de remettre un récépissé afin d’éviter ces contrôles, estimant que le récépissé était une « piste » parmi d’autres. Il a aussi annoncé que les modalités de la réforme du contrôle d’identité seraient arbitrées après les conclusions d’un rapport sur le sujet du Défenseur des droits, Dominique Baudis, rapport qui n’a pas encore été remis.
Le MJS a lancé à La Rochelle une campagne en faveur de la mise en place de l’attestation, via un tract pédagogique, imprimé à 90 000 exemplaires, qui est distribué auprès « des ministres, des secrétaires de sections, des élus », a expliqué à l’AFP Thierry Marchal-Beck, président du MJS.
Selon lui, « c’est une mesure à la fois bénéfique aux citoyens et à la sécurité des policiers et de nature à renouer une fraternité républicaine entre les jeunes et la police ».
Samedi, interrogée par le MJS sur cette question, la première secrétaire, Martine Aubry, s’est dite favorable à une « expérimentation dans sa ville » de Lille.
Source : AFP
Sur le contrôle au faciès et la campagne engagée en faveur de la remise d’un récépissé pour tout contrôle d’identité, en vue de lutter contre cette pratique policière discriminatoire, consulter notamment :
– Le site du Collectif Stop le Contrôle au Faciès,
– Un article paru dans Libération le 26 janvier 2012 à la suite d’un rapport de l’organisation Human Rights Watch : «La base de l’humiliation» : les contrôles d’identité en France épinglés (mis en ligne sur le site national du collectif D’ailleurs Nous Sommes d’Ici).