6 mois après, seconde Marche « Justice et Vérité » pour Angelo à Blois : communiqué et appel de la famille Garand, en date du 18/09/17.
Samedi 30 septembre 2017, notre famille et ses soutiens organisent à Blois une Marche « Justice et Vérité » pour Angelo et toutes les victimes de la violence et de l’impunité des forces de l’ordre. Si les pauvres et les discriminés sont les plus touchés, c’est une question qui concerne l’ensemble de notre société ; une question à laquelle on ne peut répondre qu’ensemble, par nos solidarités. Nous invitons toutes les personnes et organisations partageant cette conviction à venir l’exprimer en nombre à nos côtés, avec force et dignité.
Départ à 15h devant le Tribunal de Blois.
Cela fera 6 mois que nous luttons pour la mémoire de notre proche Angelo Garand, voyageur de 37 ans abattu par des gendarme de l’antenne du GIGN de Tours. Venus pour l’interpeller, ils lui ont tiré 7 balles dans le torse, à bout portant et sans sommation. Ce jeudi 30 mars 2017 vers 13h, chez nos parents à Seur (41), le temps s’est arrêté.
Des membres de notre famille, réunis dans la cour pour partager une grillade, ont vu surgir une vingtaine d’hommes en tenues d’assaut, qui les ont jetés à terre, menottés, tenus en joue dans les cris. Angelo avait eu le temps de se cacher dans une petite remise toute proche. Après avoir fouillé bâtiments et caravanes, les gendarmes allaient repartir bredouilles, quand un léger bruit s’est produit dans la cachette. Aussitôt, un groupe d’hommes en noir y a couru à pas de loup. Selon le procureur de Blois, les gendarmes auraient demandé à Angelo de se rendre. Il aurait alors exhibé un couteau et résisté à un tir de taser. Mais nos proches présents à faible distance au moment des faits sont formels : ils ont entendu le petit bruit qui a attiré les gendarmes dans la remise, ensuite tout est allé très vite, sans aucune parole ni sommation avant le cauchemar des tirs des mitraillettes.
Angelo avait 22 ans, quand pour une rixe et une conduite sans permis, il était tombé dans l’engrenage des allers-retours en prison.(1)Lire et écouter à ce sujet l’entretien avec Aurélie Garand sur le site de l’Envolée Il était volontaire et dur à la tâche pourtant : pour se louer dans les vignes il faut être vaillant. Mais c’est mission impossible la réinsertion, quand on appartient à une « communauté » qui a mauvaise réputation ; quand le peu d’argent gagné en travaillant s’en va dans les réparations, avec 3 enfants à nourrir, un père très malade… et alors qu’un ancien délit restant à juger menace encore et toujours, des mois voire des années après, de renvoyer en prison.
Alors en septembre 2016, détenu pour vol à la prison de Vivonne (86), Angelo a cédé à la tentation de ne pas y retourner, après une permission de sortie d’une seule journée pour aller jusqu’à Blois voir les siens. Il savait bien qu’il finirait par le payer, qu’un matin des gendarmes viendraient le chercher. Mais il est inimaginable et inacceptable que ces six mois de liberté volés lui aient coûté son droit à la vie. Aujourd’hui, Angelo serait deux fois grand-père.
Nous les Voyageurs, nous sommes comme tous les stigmatisés, les discriminés qui vivent constamment dans le collimateur de la police ou des gendarmes, tous ceux auxquels la justice ne fait jamais aucun cadeau. Maintenant la justice, nous la voulons pour Angelo. Lui qui avait toujours été assommé par des peines de prison qui nous privaient de lui, ce jour-là ils sont venus nous l’arracher à jamais, en le privant de sa vie. Pourquoi lui avoir envoyé ce commando au lieu des gendarmes locaux, qui connaissent notre famille ? Et pourquoi ces hommes « d’élite » n’ont-il pas mis en œuvre les nombreux moyens à leur disposition pour interpeller Angelo vivant ? Nous voulons que toute la vérité soit dite sur les conditions de sa mise à mort.
C’est pourquoi nous nous sommes immédiatement portés parties civile. Dans le cadre de l’information judiciaire en cours, une juge d’instruction nous a entendus cet été et devrait venir sur les lieux de la mise à mort d’Angelo prochainement. À ce jour les gendarmes en cause ne sont pas mis en examen et continuent d’exercer(2)Mise-à-jour à lire sur la Rotative : deux gendarmes du GIGN viennent d’être mis en examen ce lundi 25 septembre 2017.
Ce 30 septembre, 6 mois après sa mise à mort, nous commémorerons Angelo pour la seconde fois dans les rues de Blois, afin qu’il ne soit pas oublié, que notre lutte soit visible aux yeux de tous et parce que nous gardons l’espoir d’être écoutés. Tout le monde est concerné. Tout le monde doit être informé pour pouvoir se mobiliser, refuser que nos enfants grandissent dans une société aussi violente et injuste. Nos pensées solidaires vont vers toutes les familles des victimes de la violence et de l’impunité des forces de l’ordre. Vérité et Justice pour Angelo, pour tous nos frères, nos pères, nos fils.
Pour rejoindre notre collectif de soutien à Blois, pour continuer à signer en tant qu’organisation solidaire, ou pour plus d’informations, nous écrire à justicepourangelo@gmail.com
La famille Garand et ses soutiens,
Le 18 septembre 2017
Justice pour Angelo, Soutien à la famille Garand :
- Signer et faire signer la pétition en ligne ;
- Contribuer à la cagnotte solidaire pour les frais de justice ;
- Suivre et faire suivre la page publique fB ;
- Liste des organisations solidaires au 18/09/17 :
Notes :
1. | ↑ | Lire et écouter à ce sujet l’entretien avec Aurélie Garand sur le site de l’Envolée |
2. | ↑ | Mise-à-jour à lire sur la Rotative : deux gendarmes du GIGN viennent d’être mis en examen ce lundi 25 septembre 2017 |