Pour la reconnaissance des massacres du 8 mai 45 en Algérie

Appel en ligne à signer et faire signer pour la reconnaissance des massacres du 8 mai 45 en Algérie :

Pour que cesse l’oubli

Mardi 8 mai 1945. Dans la rue principale de Sétif en Algérie, de nombreux Algériens se rassemblent pacifiquement pour exiger la libération du dirigeant nationaliste Messali Hadj, défendre « l’Algérie libre » pour laquelle ils ont conçu un nouveau drapeau, symbole de leur lutte pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour l’indépendance.

Pendant plusieurs semaines, l’armée française et de nombreuses milices coloniales, composées de civils d’origine européenne, vont faire régner la terreur pour rétablir l’ordre colonial et défendre l’Algérie française. Bilan : des dizaines de milliers de victimes arrêtées, torturées et exécutées sommairement.

Depuis soixante dix ans, ces crimes de guerre et ces crimes contre l’humanité, commis par l’État et ceux qui le servaient, ne sont pas reconnus. Une telle situation est inacceptable, car elle ajoute à ces massacres l’outrage aux victimes, à leurs descendants et à leurs proches.

Pour que cesse cette injustice, longtemps soutenue par l’occultation des faits et un silence complice des autorités françaises, nous demandons la création d’un lieu du souvenir à la mémoire de celles et ceux qui furent assassinés, l’ouverture de toutes les archives relatives à ces terribles événements, et la reconnaissance par la République des crimes commis alors.

Nanterre, le 22 mars 2015
Association Culturelle Les Oranges www.lesoranges.com

Cliquer sur l’image pour signer l’appel en ligne.

Cet appel rejoint la démarche du Collectif Unitaire pour la reconnaissance des crimes d’État de 1945 en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata) qui s’est créé le 14 avril dernier, pour une première initiative publique ce 8 mai 2015.

Parce qu’« il est impossible de célébrer les 70 ans de la victoire contre le fascisme sans la volonté d’arracher de l’oubli ce qui s’est passé en Algérie ce même 8 mai et les jours suivants »,  des rassemblements étaient appelés à 15h devant l’Hôtel de Ville de Paris et toutes les mairies de France. Voir l’article sur Démosphère : Rassemblement « L’autre 8 mai 45 » .

À lire pour aller plus loin :

« Le jour même où la France est libérée, elle réaffirme dans le sang sa domination coloniale en Algérie… »

« Un vent nouveau se lève ! La ­victoire sur le nazisme n’annonce-t-elle pas une ère de liberté ? Ce 8 mai 1945, à Sétif, c’est la liesse. On fête la Libération, à laquelle les tirailleurs algériens, comme d’autres soldats coloniaux, ont pris une part décisive. (…) l’heure est à la célébration de la victoire alliée. À l’ombre des bâtiments officiels pavoisés la veille, la foule converge vers l’avenue Georges-Clemenceau, la grande artère du centre-ville. Lycéens et collégiens chantent à tue-tête. Un cortège se forme, il prend la direction du monument aux morts, où doit se tenir la cérémonie officielle. Puis aux slogans de liberté se mêlent des mots d’ordre nationalistes : « À bas le colonialisme ! », « Vive l’Algérie libre et indépendante ! ». Des militants du PPA réclament la libération de leur chef, Messali Hadj, arrêté le 23 avril 1945 et déporté à Brazzaville. On entonne Min Djibalina (de nos montagnes), l’hymne des indépendantistes. Un jeune scout, Saal Bouzid, brandit une bannière vert et blanc, frappée d’un croissant et d’une étoile rouges…. »

« …la France libre était prête à tout pour défendre l’intégrité de son empire jugée indispensable à son statut de grande puissance… »