Mise à l’abri d’urgence des personnes étrangères à la rue

Lettre ouverte de l’association Chrétiens Migrants adressée le 6 août 2014 à la Préfecture d’Indre et Loire, au Conseil Général et à la Mairie de Tours, concernant la mise à l’abri d’urgence des personnes étrangères à la rue.

Messieurs,

Comme vous le savez , depuis de nombreuses années, notre association assure chaque jour ouvrable de 9 heures à 21 heures, l’accueil inconditionnel des étrangers qui  demandent quotidiennement asile et hébergement en l’attente de réponse positive à la sollicitation qu’ils font auprès des services sociaux responsables de l’État et du Conseil Général.

Le 17 juin dernier, les murs de Chrétiens Migrants faisaient

Le 17 juin dernier, les murs de Chrétiens Migrants faisaient « peau neuve » (à lire sur le site du Cid-Maht)

Ces derniers mois, à la suite de la réduction des places d’hébergement d’urgence décidées par les pouvoirs publics nous constatons avec une grande inquiétude que plusieurs familles sont totalement abandonnées dans la rue. Il s’agit de personnes extrêmement vulnérables ,voire en danger en particulier de jeunes femmes seules avec des enfants en bas âge qui sont chaque jour rejetées par le 115 (parmi elles il y a eu une mère avec son Bébé de 8 mois Handicapé – NR 21 juillet)

Grâce à la générosité de nos donateurs privés nous avons pu prendre en charge un certain nombre de nuits d’hôtel pour une mise à l’abri provisoire mais nos ressources ne permettent pas de faire face à toutes les situations. Nous sommes énormément préoccupés à cause des familles contraintes par l’administration de quitter les foyers où elles étaient hébergées sans qu’il leur soit proposé de relogement comme la législation le prévoit expressément.

C’est ainsi qu’une femme seule avec 5 enfants est contrainte depuis plusieurs nuits de coucher sur des matelas dans un hall d’immeuble et que cette situation perdure malgré les constats fait sur place par la police.

Dans ce contexte dramatique nos bénévoles sont épuisés et nous sommes dans l’obligation de fermer notre accueil pour trois semaines à compter du 9 Août. Celui-ci ne pourra donc plus assurer ni hébergement ni nourriture, ni mise en sécurité de ces personnes démunies pendant cette période.

Nous savons bien entendu que le 10 Février 2012 Le Conseil d’Etat, a rappelé « qu’il appartient aux autorités de l’État de mettre en œuvre le droit à l’hébergement d’urgence reconnu par la loi à toute personne sans abri qui se trouve en situation de détresse médicale, psychique et sociale ; qu’une carence caractérisée dans l’accomplissement de cette tâche serait une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale…»

Nous appelons donc votre particulière attention sur la nécessité pour les services sociaux de l’État prioritairement, mais aussi du Conseil Général (pour les femmes seules avec enfants, mineurs isolés) mais aussi des Mairies (au titre de la prévention de la délinquance) de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour que ces personnes soient secourues, mises à l’abri, protégées et nourries.

Dans l’avenir, afin que de telles situations ne se reproduisent plus, nous exprimons notre souhait le plus vif de participer aux concertations nécessaires à la mise en place de solutions adaptées et planifiées qui tiendraient compte des réels besoins des personnes que nous assistons. (1)

Nous attendons de connaître au plus vite les dispositions que vous pourrez prendre.
Dans cette attente veuillez croire, Messieurs en l’assurance de notre haute considération.

Le Président : Michel BRETONNIERE
PO : La Vice-Présidente : Frédérique POULAIN

(1) Avec nos réseaux de partenaires une vingtaine de familles sont déjà totalement prises en charge sans intervention de financements publics

Voir aussi l’article de la Nouvelle République du 11 août 2014 :