ABDEL POUR MEMOIRE – « Malik Oussekine à Paris, Abdel Benyahia en banlieue, Plus jamais Ça ! »
Film d’intervention ( 20 mn – 1988 ) – réal. Mogniss H. Abdallah, produit par l’agence IM’média dans le cadre de la mobilisation du Comité Justice pour Abdel et pour tous les autres. En ligne ici : http://www.youtube.com/watch?v=UwJrMapSC3c
Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, des policiers tuent MALIK OUSSEKINE à Paris lors des manifs étudiantes contre la loi Devaquet, et ABDELOUAHAB BENYAHIA aux 4 Chemins (Pantin/Aubervilliers). Tous deux sont Français d’origine algérienne. Quelques jours plus tard, près d’un million de personnes ont manifesté en France derrière les portraits de Malik Oussekine et d’Abdel Benyahia aux cris de : « PLUS JAMAIS ÇA ! » et « ON S’EN SOUVIENDRA ! »
Ce film rend hommage à Abdel, en rappelant d’abord les faits : aux Quatre Chemins à Pantin, devant le bar « Tout est bien », une bagarre éclate. Abdel, 19 ans, s’interpose. Un homme en civil crie « police » et tire à bout portant. Que s’est-il passé ensuite ? Du côté de la police et des hôpitaux, pendant 48 h, c’est le black-out…
Abdelouahab Benyahia, jeune animateur auprès des enfants vivait cité des 4 000 à La Courneuve, là-même ou a été tué par un « tonton-flingueur » le petit Toufik Ouanès, 9 ans, en juillet 1983. Lors d’un stage, Abdel s’adresse au public : « J’ai changé! J’ai changé moralement. J’aime parler avec les gens. Avant, je ne discutais pas tellement. Il y a des gens avec qui on peut parler et ceux avec qui on ne peut pas parler. Mais il faut qu’on parle avec eux, parce que c’est notre travail. Et j’aime ça. »
Le film revient aussi sur une mobilisation qui a assuré le suivi politique et judiciaire pour que justice soit rendue : la famille et les amis ont été des acteurs clé de la mobilisation du Comité Justice pour Abdel et les autres, qui en coordination avec les avocats et le petit monde militant ont permis d’abord la requalification des faits et l’incarcération du policier, puis sa condamnation à 7 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire.
Au terme du procès en novembre 1988 devant les assises de Bobigny, le père d’Abdel adresse un dernier message au public : « Mon fils est parti. On est là pour les vivants, on est là pour que les autres policiers ne tirent pas encore ».
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