Communiqués des associations Chrétiens Migrants, DAL 37, RESF 37 et des personnes solidaires suite à l’évacuation du camp de migrants du Sanitas.
Depuis 10 semaines les associations, les militants et les personnes solidaires qui ont organisé la survie des 30 réfugiés (dont 15 enfants) au Campement du Sanitas n’ont pas cessé d’interpeller la Mairie de Tours et la Préfecture pour qu’ils assurent leur hébergement, leur nourriture et leurs soins comme la loi le prévoit expressément.
Pendant toute cette période les militants ont assuré tous les jours la nourriture, l’accès à des toilettes et aux douches, et même acquis des toilettes sèches.
Ils ont dû affronter les problèmes liés à la canicule et aux pluies importantes sans que les services publics ne semblent s’en soucier (en dehors de la prise en charge de quelques personnes handicapées et malades).
Pour rendre la situation tenable ils se sont appuyés sur la présence quotidienne d’un médecin, d’une infirmière, d’une psychologue et d’une éducatrice spécialisée, tous bénévoles.
Quant à dire, selon la préfecture, que « sur le campement les conditions de vie s’étaient dégradées » c’est sous-entendre qu’elles aient pu être à un moment ou un autre de qualité !!
Par ailleurs, affirmer comme le fait Monsieur Loïc Grosse (chef de cabinet du Préfet) qu’existaient « des tensions entre les familles et entre les familles et de bénévoles », ce sont des propos prononcés pour discréditer les associations, les réfugiés et toutes les personnes venues fidèlement apporter leur aide.
Il serait plus vrai de dire, au contraire, que c’est quasiment miraculeux, compte tenu des conditions difficiles dans lesquelles ont été vécus ces deux mois et demi de camp qu’il n’y ait pas eu de conséquences dramatiques sur le lieu.
Enfin, évoquer le problème sanitaire, il était en effet grand temps de s’en préoccuper !!!!!!
Les associations et leurs alliés se déclarent plus que jamais solidaires de ces familles en attente de logement et de papiers.
Et si l’association Chrétiens-Migrants, compte tenu de cette expérience, a décidé de ne plus assumer le logement et la nourriture des sans-abri à la place de l’État qui, selon la loi, en a l’obligation absolue (obligation qualifiée de liberté fondamentale par le Conseil d’État), elle sera toujours à leurs côtés pour lutter, comme elle le fait depuis 18 ans, afin que JUSTICE leur soit rendue.
DES LOGEMENTS ET DES PAPIERS POUR TOUS !
Le lundi 31 août à l’aube, une quarantaine de policiers a évacué le campement au Sanitas qui accueillait 15 familles de migrants. Les tentes dans lesquelles les familles dormaient avaient été installées au cœur du quartier pour interpeller les pouvoirs publics sur l’absence de réelles solutions d’hébergement pour les personnes à la rue. Chaque soir, le 115 rejette environ 80 demandes ; à Tours, il manque 300 places d’hébergement.
Pendant plusieurs semaines, les gens vivant sur le campement ont manifesté et interpellé le maire et le préfet pour obtenir des solutions de logement dignes. Malgré les chaleurs caniculaires, malgré la fatigue et les maladies, le campement a tenu grâce à la solidarité qui s’y est développée. Mais les autorités ont laissé pourrir la situation pendant plus de deux mois, multipliant les fausses promesses, avant de recourir à la force.
Pour les enfants du campement, l’école devait reprendre cette semaine. L’expulsion du campement et les solutions d’hébergement ultra-précaires proposées à certaines familles va compliquer cette scolarité. Et il n’est pas admissible que des enfants passent la journée à l’école et la nuit dans la rue !
La pénurie d’espaces d’hébergement n’est pas une fatalité : la ville de Tours compte des milliers de logements vides.
Face à l’afflux de réfugiés qui tentent de fuir la guerre, la répression ou la misère, il est temps que les politiques prennent leurs responsabilités.
Exigeons des conditions d’accueil dignes et pérennes pour toutes et tous !
Rendez-vous dimanche 6 septembre à 15 heures devant l’hôtel de ville de Tours
P.-S.
L’hébergement des familles évacuées lundi 31 août au matin a été prolongé jusqu’à lundi prochain. Les autorités ne fournissant pas de repas aux familles, c’est grâce à la solidarité qui s’est construite sur le camp qu’elles peuvent se nourrir. D’autres familles restent à la rue ou dans des hébergements précaires.