Du 16 au 20 mars 2015, se tiendra à Rennes le procès des deux policiers mis en examen pour non assistance à personne en danger, suite à la mort de Zyed et Bouna le 27 octobre 2005 dans une centrale électrique de Clichy-Sous-bois.
L’association Au-delà Des Mots a mis en place une collecte destinée à la prise en charge des frais que le déplacement à Rennes va engendrer pour les familles et témoins (transports, logement, repas).
Hommage à Zyed et Bouna, clip extrait de l’album « morts pour rien » (pour l’association Au-delà Des Mots), avec la participation de nombreux rappeurs, en 2007.
Familles et proches auront dû attendre près de 10 ans avant qu’un procès ait enfin lieu, après d’interminables péripéties judiciaires (Consulter ici une infographie de la chronologie des faits.)
« La seule chose qui n’a pas vraiment changé à Clichy-sous-Bois, c’est le sentiment d’injustice, toujours vivace.« (Mort de Zyed et Bouna : Clichy-sous-Bois à l’heure du procès, Libération et AFP, 13/03/2015)
En novembre 2005, l’observatoire des médias ACRIMED (Action Critique Médias) analysait les premiers traitements médiatiques de l’affaire par l’AFP :
« Le seul fait établi avec certitude à ce moment-là est le suivant : « Parce qu’ils ont eu peur d’être arrêtés, trois jeunes hommes qui n’avaient rien à se reprocher, ont fui les forces de police et se sont réfugiés dans une transformateur EDF où ils ont été électrocutés. Deux d’entre eux sont morts ». Sur la base de ces faits, un « Papier d’angle » de l’AFP aurait pu alors être rédigé. On aurait pu y lire la question suivante : « On peut se demander ce que valent des méthodes policières qui ont pour conséquence, que la Police se soit ou non lancée à leur poursuite, de déclencher une telle peur chez des jeunes gens qu’ils aient fui au péril de leur vie ». Ce papier d’angle n’a pas été rédigé. » (« Le récit médiatique de la mort des deux adolescents de Clichy-sous-Bois par l’AFP« , Henri Maler et Jamel Lakhar pour Acrimed, 29/11/05)
À noter qu’en marge du procès, une semaine de rencontres est organisée en soutien, à l’initiative du collectif de la Maison de la Grève et d’autres groupes politiques de Rennes ayant entre autres participé aux mouvements pour la ZAD ou après la mort de Rémi Fraisse cet automne.
« S’il n’y a pas grand chose à attendre de la justice en général et de ce procès en particulier, il y a par contre à saisir l’occasion d’invoquer à nouveau le souvenir d’octobre et novembre 2005. Et il est d’autant plus pressant de le faire dans la France post-attentats, où la police est plus que jamais présentée comme la seule alternative à la « barbarie ». »
(Consulter toutes les informations relatives à l’affaire comme au programme de l’initiative, sur le site très complet de l’Appel à la semaine de Rennes).